Le Domaine
Un peu d’histoire
Avec une surface cultivée de 130 hectares, le vignoble des Hautes-Alpes reste méconnu malgré la labellisation en Indication Géographique Protégée obtenue en 2009. Il occupait pourtant une large place dans l’agriculture Haut-Alpine jusqu’à la fin du 19ème siècle et la crise du phylloxera.
XXème siècle : Un vignoble en déclin
La production est exclusivement l’oeuvre de fermes en polycultures qui cultivent de petites parcelles pour l’autoconsommation. Le vin est aussi vu comme un aliment à destination des ouvriers locaux et des militaires, Gap et Briançon accueillant chacune une garnison de chasseurs alpins. Après la seconde guerre mondiale, les exploitations agricoles se spécialisent et le raisin est porté aux caves coopératives. Cependant, malgré le travail de certains vignerons, le vin a plutôt mauvaise réputation et se vend mal ; les coopératives ferment les unes après les autres, à l’exception de celle de Valserres.
Le renouveau jusqu’à la certification en IGP
Renommée « Cave des Hautes-Vignes », cette dernière va se restructurer à partir de la fin des années 90 afin de gagner en qualité. Des domaines particuliers sont également créés, chacun avec sa vision de la viticulture et du vin des Hautes-Alpes, entraînant par effet d’émulation une amélioration globale de la qualité.
Aujourd’hui, les vins locaux jouissent d’une bonne réputation et le nombre de domaines particuliers est en constante augmentation : sur les treize domaines des Hautes-Alpes, six ont moins de six ans. Par ailleurs, l’appellation fait régulièrement l’objet de reportages dans les médias nationaux, notamment pour son potentiel d’adaptation au réchauffement climatique.
Notre Domaine
Créé en 2023, le domaine des quatre chemins se situe à Lardier-et-Valença, dans le sud des Hautes-Alpes, sur la rive droite de la Durance. Après la reprise d’une parcelle de vieilles vignes, nous avons planté deux hectares à environ 900 m d’altitude. Notre objectif à moyen terme est de cultiver entre six et huit hectares de vignes en agriculture biologique.
Au départ, un hectare de vieilles vignes
La première parcelle que nous avons pu reprendre, en 2023, était auparavant liée à la cave coopérative de Valserres.
L’encépagement y est varié, la plantation ayant été étalée au fil du temps (entre parenthèses le nombre de pieds encore présents) :
- Vers 1960 : Environ 50 ares de Cinsault (663) et Muscat Petit Grain (125)
- 1978 : Environ 25 ares de Gamay (412)
- 1980 : Environ 25 ares de Cabernet Franc (275)
- 1995 : Complantation du Cinsault et Cabernet Franc avec du Alphonse Lavallée (239) et du Merlot (317) ainsi que d’autres cépages divers
- 2023 : Complantation générale : Cinsault (450), Mollard (236), Etraire de la dhuy (150), Chasan (345), Espanenc (150), Gouais (55), Colombaud (64)
Située en bordure du canal de la Durance à une altitude de 590 m et exposée plein sud, elle s’étend sur des marnes calcaires du jurassique. Les vignes ont été plantées perpendiculairement à la pente (environ 15%), ce qui complique la mécanisation. Pour des raisons pratiques et techniques, nous avons décidé de laisser l’enherbement spontané, permettant par ailleurs de limiter l’érosion du sol. Nous avons par ailleurs complanté au printemps 2023, c’est-à-dire que nous avons remplacé une partie des pieds manquants.
Des plantations dès 2024
En 2024, nous avons pu planter une parcelle située à une altitude de 900 m, au bord du torrent de Combe Baisse, sur la commune de Barcillonnette. D’une surface de deux hectares, nous avons planté du Chenin (cépage de la vallée de la Loire), du Savagnin Blanc (cépage du Jura) et du Mollard (cépage endémique des Hautes-Alpes).
Les moraines glaciaires qui constituent les sols de la zone se caractérisent par une grande hétérogénéité : le pH du sol est plutôt basique du fait de la présence de roches sédimentaires naturellement présents en piémont des Alpes, mais on retrouve également des roches d’origine volcanique charriées par les glaciers qui couvraient la région il y a environ 25000 ans.
En 2025, nous planterons 35 ares de petite arvine (cépage suisse) sur une parcelle aux caractéristiques similaires à la parcelle du canal, bien que légèrement plus haute dans le coteau (610 m).